Il n’est pas nécessaire d’être un artiste professionnel pour avoir le droit de créer. Le dessin spontané n’a pas besoin de permis de tracer une ligne. Notre réservoir à images est présent en nous et peut être (ré)activé.
Mais comment ? Pour dessiner spontanément, un dispositif pratique fait de consignes et de conseils permet de dépasser l’angoisse du vide.
Par le plaisir qu’il engendre, dessiner spontanément nous plonge dans une caverne secrète de nous-même, et libère nos tensions.
Par la création de nouveaux chemins neuronaux, il nous fait percevoir la réalité comme dans un rêve éveillé.
Oser s’affirmer par là où on imaginait l’échec nous fait grandir.
En nous donnant accès à d’autres zones du cerveau que celles réservées à la pensée logique, il ouvre de nouveaux espaces dédiés au «créatif».
Pouvoir échapper au stress en traçant des lignes nous donne la possibilité de mieux le contrôler, en contrôlant le tracé.
Stylo-bille, crayon, pinceau chinois et européen, grattage, soufflage, acrylique, encre… autant de techniques qui font émerger notre histoire dessinée.
En plongeant au cœur du moteur de la création, on peut faire redémarrer la pulsion qui s’est tue.
Le dessin spontané apparaît naturellement chez tous les êtres humains, dès le plus jeune âge, dans toutes les cultures. Ses premiers pas prennent d’abord la forme de gribouillages, qui expriment le bouillonnement du désir d’être. Il est souvent dénigré : le dictionnaire Le Robert le définit comme le non savoir dessiner, alors qu’il est l’absolue origine de l’écriture.
Le dessin spontané se transforme rapidement en histoires que l’enfant se raconte.
Une métaphore de son vécu. J’ai constaté que ce stade du dessin se mue de plus en plus en images répétitives stéréotypées. L’enfant n’ose plus se raconter librement.
On estime généralement que le dessin spontané disparaît vers l’âge de 7, 8 ans. Les premiers signes de l’extinction de cette voix intérieure débute dans les faits dès 5 ans. Une peur de « mal faire » s’installe, un potentiel s’endort.
Le dessin spontané se réfugie alors dans les marges des cahiers ou dans les traces que l’on fait en téléphonant. Ce désir essentiel d’expression se nomme « la pulsion graphique ». Il ne meure jamais et peut être réactivé par des exercices spécifiques d’autopictographie.